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D'OINGT ET D'ALBON

A deux reprises, la famille d’Albon a contracté un double mariage, c’est-à-dire que deux de ses fils ont épousé deux sœurs. Ces mariages ont marqué un tournant dans l’histoire familiale : ils ont été le fondement de leur fortune et de leur ascension au sein de la noblesse. Le premier est une union avec la famille d’Oingt vers 1288, le second est une alliance avec la maison de La Palisse en 1437.


A la fin du XIIIe siècle, Gui et Guillaume d’Albon épousent Marguerite et Eléonore d’Oingt, filles d’Etienne d’Oingt († avant 1284), seigneur de Châtillon-d’Azergues, de Bagnols, de Saint-Forgeux et de Saint-Romain-de-Popey, et d’Arthaude de Roussillon. Le mariage a lieu entre la fin de l’année 1288 et le début de 1289. En effet, on sait que, par un acte du 28 décembre 1288, Marguerite et Eléonore apportent en dot à leurs futurs époux « les terres et seigneuries de Châtillon-d’Azergues, Saint-Forgeux et Saint-Romain-de-Popey, et en général tous les biens provenant de l’héritage de leur père ». Puis, dès le 2 février 1289 (n. st.), les deux frères d’Albon « font hommage à l’archevêque de Lyon de la seigneurie de Bagnols » qu’ils détiennent du chef de leurs épouses . Leur mariage prend donc place entre ces deux dates sans que l’on ait pour l’instant plus de précisions. Néanmoins, là n’est pas le plus important.

Cette alliance matrimoniale est sans doute l'occasion pour cette branche de la maison d'Albon de mettre la main sur d'importantes seigneuries.
En effet, si au décès de Guichard III d'Oingt c'est son fils aîné Guichard IV qui hérita d'Oingt, du Bois d'Oingt, de Légny et de Theizé, Etienne ,son second, reçut lui les seigneuries de Bagnols, Châtillon d'Azergues, St Forgeux et St Romain de Popey.
C'est cet héritage , facilement accessible puisqu'échu à des femmes,que se partagèrent Gui et Guillaume d'Albon.

Même si la famille manque régulièrement d’argent, elle n’en garde pas moins son prestige : Etienne d’Oingt n’épouse-t-il pas une fille de la très ancienne et très prestigieuse famille dauphinoise de Roussillon ? L’épouse d’Etienne d’Oingt, Artaude de Roussillon, est née de l’union d’Arthaud IV († v. 1270), seigneur de Roussillon et d’Annonay, et d’Artaude de Forez. Elle est également la sœur d’Aymar de Roussillon († 1282) qui détient le siège archiépiscopal lyonnais de 1274 à 1282.

Or, il semblerait que les Roussillon jouent un rôle non négligeable dans l’union matrimoniale qui nous concerne. En effet, Etienne d’Oingt est décédé vers 1284 . Dès décembre 1284, ses cinq filles abandonnent leurs droits sur Châtillon d’Azergues, Bagnols, Saint-Forgeux et Saint-Romain-de-Popey à leur cousin germain, Arthaud V, seigneur de Roussillon et d’Annonay . Celui-ci devient alors leur protecteur. De plus, l’un des fils d’Etienne d’Oingt et d’Artaude de Roussillon, Gillet fait de même l’année suivante . Il y a donc de fortes probabilités pour que le mariage de Marguerite et d’Eléonore d’Oingt avec les d’Albon ait été arrangé entre les Roussillon et André d’Albon, qui, un temps, fut le protégé d’Aymar de Roussillon, archevêque de Lyon . D’autant qu’Arthaud de Roussillon, sans présager de sa noblesse d’âme, renonce assez aisément, à l’occasion de ce mariage, à la donation faite par ses cousines, et ce, dans un acte en date du 28 décembre 1288 . Ajoutons que, pour parfaire le tout, André d’Albon passe un accord avec Guiburge d’Oingt, sœur de Marguerite et d’Eléonore, et son époux, Guy, seigneur de Saint-Symphorien, le 5 mars 1289 (n. st.). Ceux-ci renoncent à leurs droits sur l’héritage d’Etienne d’Oingt, et ce, en faveur de Marguerite et d’Eléonore. En contrepartie, André d’Albon doit leur payer 200 livres.

C’est ainsi que les terres de Saint-Forgeux, de Châtillon-d’Azergues, de Bagnols et de Saint-Romain-de-Popey entrent dans le patrimoine foncier de la famille d’Albon. Dans un premier temps, Guy et Guillaume d’Albon, du chef de leur épouse, sont coseigneurs de ces quatre terres. D’ailleurs, à deux reprises, ensemble, ils font hommage à l’archevêque de Lyon pour leur seigneurie de Bagnols : la première fois le 2 février 1289 (n. st.) et la seconde le 9 mai 1290 . Plus tard, les deux frères d’Albon décident de se répartir les quatre seigneuries. L’aîné, Guy garde Saint-Forgeux et Saint-Romain-de-Popey, seigneuries qui sont voisines. Il cède, en échange, à son cadet Guillaume d’Albon, ses droits sur Bagnols et sur Châtillon-d’Azergues . Guillaume d’Albon et sa descendance deviennent alors seigneurs de Bagnols et coseigneurs de Châtillon . Ce partage de l’héritage d’Etienne d’Oingt évite une trop grande dispersion des terres, concentrant ainsi chaque branche de la famille sur un ensemble compact de seigneuries.



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