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Le Beaujolais des Pierres Dorées est une région viticole
de quelques 40 clochers.
1. la vigne
La première mention d'une présence de la vigne sur nos terres
date de 832 et concerne tant Tasiacus (Theizé) que Lagniacus (Légny).
Dans les compilations latines du cartulaire de Savigny, on peut en effet
lire qu'un samedi de juillet de la 18ème année du règne
de Louis Empereur, le Prêtre Georgius fait don au monastère
de St Martin de Savigny, alors dirigé par l'Abbé Astyérus,
d'une maison avec ses vignes, dont suit le bornage. On peut apercevoir
aujourd'hui d'antiques ruines de ce lot situé à Tasiacus
depuis la cave coopérative du Beau Vallon dont la localisation
pourrait bien correspondre, selon Monsieur Michel de LACOLONGE au descriptif
antique dont il est question.
Dès le 12ème siècle, les Cistérciens, moines
de St Bernard, font évoluer le vignoble. Chassé de Bourgogne
par la fameuse ordonnance de 1395 du Duc Philippe le Hardi, " l'infâme
et déloyal Gamay " n'investit que lentement les collines beaujolaises.
Celles-ci deviendront finalement sont terrain d'élection , accompagnant
les progrès du déboisement au cours du 17ème et du
18ème siècle.
Au 17ème siècle, la majorité de la population est
composée de vignerons, laboureurs et affaneurs. L'importance de
la futaille est telle que l'on trouve alors jusqu'à 14 tonneliers
locaux en activité sur la commune de Bagnols qui ne compte, à
cette époque, qu'une centaine de feux.
En France, on produisait 85 millions d'hectolitres en 1870 mais seulement
2 millions en 1880, terrible conséquence du phylloxera.
Dans le département du Rhône 1/3 du vignoble apparaît
détruit en 1885. Cépages greffés sur pieds américains
et hybrides rétablissent la situation quelques 25 ans plus tard.
L'apparition du treuil bouleverse enfin le paysage traditionnel : les
rangs s'ordonnent désormais dans le sens de la pente…
2. les Pierres Dorées
Il y a 200 millions d'années, notre pays est recouvert par une
mer peu profonde, bordée de lagunes. Seuls émergent quelques
ilôts de roches cristallines vieilles de 800 millions d'années
et qui constituent maintenant le haut beaujolais, pays des crus.
Partout ailleurs, se déposent des sédiments marins qui ne
seront ramenés au jour que lors de la formation des Alpes. Parmi
ces sédiments, on trouve un calcaire à grain fin riche en
débris coquillés dont les facettes réfléchissent
à la lumière et qui est teinté en ocre par les oxydes
de fer. C'est cette pierre dorée qui, durant des siècles,
fut très largement exploitée pour la construction.
Le pays des Pierres Dorées est donc un pays où se sont
illustrés des générations de compagnons tailleurs
de pierre. Ils étaient par exemple 19 à Bagnols
au 17ème siècle, soit 1 pour 25 habitants.
On comprend ainsi pourquoi ce pays est si riche en monuments particulièrement
remarquables : églises et châteaux
vénérables, croix de chemin, maison de vigneron etc…
3. l'habitat
Les plus beaux exemples de bories se situent sur Theizé.
Ce sont des bâtiments montés en pierre sèche et couverts
en encorbellement comme furent jadis les tumulus et comme sont encore
de nos jours nombre de puits de notre territoire. L'une de ses bories,
de taille vraiment exceptionnelle, comporte trois étages.
D'autres lieux encore, qui fixèrent des générations
depuis la nuit des temps, nous paraissent mythiques, enveloppés
de mystère et propice au recueillement. Il en vint ainsi du hameau
de St Clair à Ville sur Jarnioux dominé par ce crêt
du Py, siège peut-être d'un antique tumulus et où
l'on découvrit d'anciennes sépultures qui pourraient dater
d'avant l'an 1000. On y trouve également une source, une belle
maison du 17ème, une ancienne chapelle etc…
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