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Franηois FOURNAND

On vous voit régulièrement au repas des anciens, mais on ne vous connaît que très peu. Pouvez vous nous parler de vous?


Je suis né le 28 Avril 1920 à la gare de Moiré dans une famille nombreuse, nous étions quatre frères et trois soeurs. Très jeune, à l'âge de 6 ans, nous sommes venus nous installer chez Delafay, dans la maison occupée actuellement par les Rausch. C'est à 11 ans que nous avons emménagé définitivement à Saint-Aygues. J'ai fréquenté l'école de garçons de Bagnols avec comme instituteurs MM. Dubet et Giraud. Jean Coulon était avec moi ainsi que Marie Dussauge (Mme Eutrope), mais bien d'autres également. C'est le 30 juillet 1934 que j'ai obtenu le certificat d'Etudes, récompensé à l'époque par un livret de caisse d'Epargne de 25 Francs. Nous passions tous nos jeudis aux différents travaux de la ferme, occupation devenue régulière après l'école.


Comment avez-vous vécu la période de la Guerre?


Mon frère aîné, Antoine, a été mobilisé et prisonnier jusqu'en 1945, dans un camp où il faisait de la confection. Etant devenu soutien de famille, je fus sursitaire pour les chantiers de jeunesse au camp du chatelard de 1942 à mars 1943. J'y ai même rencontré Joseph Gutty.
C'est en 1946 que j'ai épousé ma femme, Clotilde Raynard de Longessaigne. Je l'ai même ramenée à Bagnols sur le cadre de mon vélo, je l'ai encore, il a plus de 60 ans!
Nous avons eu deux enfants : André et Marie -Claude


Parlez nous de votre vie au village


J'ai été pompier volontaire dès l'âge de 19 ans et jusqu'à la retraite.
J'ai également fait partie du bureau d'Aide Sociale; Joseph Gutty étant maire, mais j'ai connu ses prédécesseurs : MM. Rivière, Grillet et Laroche. J'ai aussi été nommé chef de vogue, qui avait lieu tous les 15 Août à Bagnols. Il faut dire qu'à l'époque, au village, il y avait beaucoup de monde. On ne comptait pas moins d'une boulangerie, trois épiceries tenues par les mères Gutty, Bezou et Rabut ; trois bistrots, un maréchal-ferrand, le père Dussauge ; un menuisier, J.Vermorel : c'est lui qui faisait les cercueils. Le père Gutty tuait un cochon par semaine et le boucher de chessy faisait une tournée avec son Cheval.


Avez-vous quelques anecdotes à nous raconter?


Je me souviens qu'en 1940, avec une bande de copains, dont Antoine Durand, André Duret et Gabriel Piotet, par crainte d'être pris par les allemands, nous sommes partis en vélo de Bagnols jusqu'à Aurillac dans le Cantal où en remerciement de lui avoir coupé du bois, une vieille dame nous avait offert du cantal.
Ah oui... Un jour, des jeunes en vélo se sont arrêtées vers une maison et ont demandé à boire. La propriétaire leur dit n'avoir que de l'eau de la citerne. L'un des gars dit: "Tu crois qu'elle est bonne?", l'autre de répondre "sûrement, t'as pas vu la vieille !". On m'a aussi raconté que, pour construire sa maison, le père Brunet avait transporté les pierres des carrières de Bagnols avec son cheval et sa carriole.


Pour conclure, que pouvons-nous vous souhaiter pour les années à venir, peut-être un beau voyage ?

Oh, non, Vous savez, en 54 ans de mariage, nous ne sommes jamais allés plus loin que les grottes de la Balme !


Nous vous remercions tous deux pour votre accueil chaleureux et vous souhaitons une bonne fin de millénaire.