Suivez les actualités de Bagnols sur Facebook


      



Noëlle et Jean Coulon

Même si votre résidence principale a longtemps été située à Villefranche, vous participez activement à la vie de la commune. Vous y passiez de longues journées dans votre atelier de sérigraphie.

Depuis quand êtes vous Bagnolais ?

J.C – Mes parents se sont installés à Bagnols en 1930. Ils l'ont fait pour moi, lorsque j'avais 13 ans, car j'avais contracté une très grave maladie et j'avais besoin d'air pur. Nous habitions alors "le clos des pins ". La maison actuelle n'a été réparée qu'en 1939. Mon père qui avait toujours des idées très originales, n'a pas voulu remonter le toit et l'a transformé en terrasse… S'il entendait tout ce qu'on en dit depuis !

N.C - … en commençant par mon père, qui était menuisier, et qui trouvait déjà à l'époque qu'il ne s'accordait pas avec l'architecture du village. Ma famille habitait Jarnioux, ma petite mémé Célina est restée chef de gare pendant 27 ans. Nous avions un cerisier qui poussait près de la voie du tacot. Les voyageurs, souvent obligés de descendre lorsque la locomotive s'essoufflait dans la côte, se régalaient de cerises … parmi eux, un certain Jean Coulon…

J.C - … adorait les cerises, et bientôt la fille aînée de la maison ! Nous nous sommes mariés en avril 1939 ; Danielle est née en 1940, dure époque pour un jeune couple. Pourtant, nous avons eu de la chance : je n'ai pas été prisonnier en Allemagne et j'ai pu échapper au S.T.O.

N.C. – Jean a dû interrompre ses études d'architecte, pourtant presque terminées, et il n'a jamais eu son diplôme d'état car, après la guerre, l'enseignement était complètement désorganisé. Avec un bébé et mes deux jeunes sœurs à élever, nous nous sommes mis au travail : j'étais employée à l'actuelle pharmacie Notre-Dame que tient désormais Marc Delafay.

J.C. – J'ai travaillé aux Ponts et Chaussées à faire les rendus en perspectives des plans, puis chez Vermorel. Je dessinais les maquettes d'avions. J'ai toujours beaucoup aimé le dessin. Déjà, en classe enfantine, j'obtenais des prix…


Comment avez-vous créé votre entreprise de sérigraphie ?

J.C. – Je décidais de me mettre à mon compte, mais le dessin seul n'apportait pas grand chose. J'ai tâté de la sérigraphie, ce procédé d'impression par superposition de couleurs à l'aide d'un tamis extrêmement fin. Je prenais les bas de soie de ma femme en guise de tamis…
Nous avons commencer dans notre grenier à Villefranche…Mais les peintures dégagent des odeurs désagréables et, hélas, des vapeurs toxiques. En 1956, nous avons aménagé les anciennes granges jouxtant la maison de mes parents. Ma femme est devenue une excellente collaboratrice.

N.C – Jean, c'est l'esprit créateur ; mais dans une entreprise, il faut aussi quelqu'un pour tenir la bride, Jean est capable d'aller à Paris et de rentrer … sans valise !

J.C. – C'est vrai… sans ma femme ! Moi, je photographie, je dessine, je collectionne, en pensant toujours à de nouveaux projets. Si ma femme n'avait pas su gérer l'entreprise, je ferais sans doute la manche dans la rue Nat' !..


Maintenant, vous êtes tous les deux à la retraite, mais nous sommes sûrs que vous avez toujours des projets. Lesquels ?

J.C.- Evidemment c'est une retraite active. Ma fille Danielle a repris l'entreprise, mais n'abandonne pas la création.

N.C. – Danielle a hérité de nos qualités professionnelles à tous les deux : elle a un tempérament d'artiste comme son père, mais elle a aussi beaucoup de rigueur et d'autorité.

J.C. – J'ai en préparation environ 300 dessins de la région, les armoiries des propriétaires successifs du château avec les dates correspondantes. Nous travaillons toujours sur le cep beaujolais, Liogier. Pour les conscrits, nous faisons des menus, des pin's. Pour le château de lachaize, nous réalisons les étiquettes de bouteilles, les emballages…

Comment faites vous pour rester aussi jeunes ? N.C. – D'abord, il est interdit de parler de sa santé : quand on est malade, on se soigne ; quand ça va mieux, on fait avec ses ennuis et on n'en parle plus. Je ne dis jamais "je suis âgée ".

J.C. – Il faut absolument conserver sa mémoire, par exemple, je m'interdis de consulter mon agenda lorsque je veux appeler un ami au téléphone. Je compose le numéro et je vérifie…après ! Nous écoutons de la musique, quand ça nous plaît nous dansons, il ne se passe pas un jour sans que nous dansions.

Que souhaitez-vous muiantnenat ?!

N.C. – Nous souhaitons pouvoir rester longtemps ensemble et vieillir en conservant toute notre tête.

Bien sûr, Noëlle et Jean COULON, nous vous le souhaitons aussi. Votre sourire et votre dynamisme malgré les épreuves sont une belle leçon de courage et d'espoir pour tous les bagnolais.

 

 

 

 

 




>